Kenya · 10 février 2021 · 3 min
AKDN
Khushi Bajaria, 16 ans, est en première année du Programme du diplôme à l’Académie Aga Khan de Mombasa. Elle est la première élève de l’institution à recevoir la bourse du Baccalauréat International (IB) pour les jeunes innovateurs du Programme d’éducation intermédiaire (PEI) pour son projet de développement de microscopes durables.
Dans le cadre de son projet « Innovation in Practice » (L’innovation dans la pratique), Khushi souhaite créer cinq microscopes écologiques. Plus précisément, elle a pour objectif de créer des microscopes durables à l’aide de matériaux recyclés comme du carton, des tuyaux et des dalles de sol en nylon en collaboration avec cinq écoles publiques locales en Tanzanie et au Kenya afin d’améliorer les expériences d’apprentissage des élèves.
« J’ai choisi d’utiliser des matériaux recyclés dans le but de développer un prototype qui pourrait représenter l’avenir des microscopes », explique Khushi. « Le corps d’un microscope est majoritairement composé de métal, un matériau qui ne se décompose pas facilement et qui engendre de la pollution. Mon modèle utilise au contraire des matériaux abordables qui ne nuisent pas à l’environnement et encourage ainsi la production de microscopes plus écologiques pouvant être utilisés dans les écoles. »
Khushi’s innovation is made of affordable, recycled materials that do not harm the environment.
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La bourse de l’IB pour les jeunes innovateurs donne aux élèves l’occasion d’acquérir les compétences nécessaires pour devenir les dirigeants, les innovateurs et les entrepreneurs socialement responsables dont le monde a besoin aujourd’hui. Sélectionnée parmi les finalistes issus de 21 établissements de l’IB répartis dans 13 pays, Khushi a reçu une bourse de 2 000 dollars pour lancer et développer son projet. Grâce à cette bourse et à la plateforme d’innovation du PEI, Khushi peut collaborer avec d’autres finalistes et sera épaulée par un professionnel du secteur.
Depuis qu’elle a reçu la bourse, elle est déterminée à concrétiser son projet. Avec une partie de l’argent et l’aide de ses enseignants de l’Académie, elle a commencé à travailler avec l’une des cinq écoles publiques partenaires du projet.
« Lors de notre première session, j’ai travaillé avec 49 élèves et un professeur de sciences de l’école primaire Medi, en Tanzanie, mon pays natal. J’ai appris aux élèves comment utiliser un microscope et quels éléments entrent dans sa composition. Ceci leur a permis de mieux comprendre pourquoi et comment les composants que nous allions fabriquer allaient être utiles pour le fonctionnement de notre microscope. »
Après avoir terminé le microscope avec les élèves de l’école primaire Medi, Khushi s’est rendue dans un laboratoire en Tanzanie afin de faire certifier son invention et de recevoir des avis professionnels quant aux éventuelles améliorations à y apporter. Maintenant qu’elle a reçu la confirmation que son microscope écologique est bien fonctionnel, elle prévoit de le rapporter à l’école primaire Medi lors de leur prochaine session.
« C’était un véritable défi de travailler avec autant d’élèves, c’est pourquoi j’étais très fière d’avoir réussi à leur apprendre à fabriquer ce microscope », explique Khushi. « Je leur ai montré toutes les étapes à suivre et leur ai transmis les compétences nécessaires pour qu’ils puissent construire un microscope seuls, s’ils le souhaitent. »
Alors qu’elle poursuit le développement de son projet, Khushi a identifié une autre école en Tanzanie et trois autres à Mombasa, au Kenya, avec lesquelles elle travaillera pour fabriquer d’autres microscopes pour leurs élèves et enseignants.
« Lorsque Khushi m’a présenté son idée, j’ai immédiatement su qu’elle serait déterminée à aller au bout des choses », explique Godfrey Kokeyo, référent de Khushi à l’Académie Aga Khan de Mombasa. « Avec toutes les connaissances scientifiques qu’elle a engrangées à l’Académie, sa compréhension des défis auxquels sont confrontés les élèves de son pays natal et son enthousiasme, Khushi a rassemblé seule toutes les idées afin de créer un microscope abordable... Je suis heureux qu’elle ait réussi à identifier un problème qui touche la société et qu’elle ait trouvé un moyen d’y remédier. »